- SÉQUENCE (musique)
- SÉQUENCE (musique)SÉQUENCE, musiqueForme de composition liturgique monodique qui proliféra du IXe au XIVe siècle. On en connaît près de 4 500 séquences; Pie V, au concile de Trente, réduisit leur nombre à cinq dans la liturgie romaine: Lauda Sion , Stabat Mater , Veni Sancte Spiritus , Victimae paschali laudes , Dies irae (cette dernière est d’ailleurs plutôt un planctus ). Les théories s’opposent pour en déterminer les origines. Cassiodore mentionne des séquences au VIe siècle. On pense traditionnellement que Notker de Saint-Gall (IXe s.), après la rencontre d’un religieux de Jumièges (près de Rouen) qui connaissait l’école de Limoges, utilisa et perfectionna le système des tropes. Primitivement, la séquence désignerait toute vocalise qui suit certaines finales de phrases et de pièces liturgiques, notamment le jubilus ajouté à l’alléluia; sur ces vocalises, on adapta des paroles selon le procédé des tropes et à chaque note correspondait une syllabe: c’est la sequentia cum prosa . Par la suite, la structure du texte devint strophique, avec répétition verset par verset. Enfin, du texte en prose on passe au poème assonancé, versifié, ou les deux à la fois. Ce poème chanté, de facture strophique avec un mètre ordinairement court, dont les phrases parallèles respectent l’alternance de la strophe, est divisé en incises à cadences stéréotypées; il possède souvent un vaste ambitus (jusqu’à une douzième). La séquence n’est pas du grégorien, contrairement à ce que l’on pourrait penser; le planus cantus à valeurs égales lui est antérieur; ici prédomine le rythme ternaire, sur un vers quantitatif à accent tonique. Enfin, la séquence fut chantée en organum et connut l’accompagnement musical (orgue, rotte, psaltérion). La séquence est une étape qui conduit à la chanson populaire française (lai) et à l’ars nova (rondeau, virelai).
Encyclopédie Universelle. 2012.